La traduction: crapaud ou Price charmant?! Aspects culturels de la traduction du conte merveilleux
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Notre question de départ est la suivante: comment se manifeste l’asymétrie des rapports entre deux cultures au niveau des traductions effectuées dans un sens et dans un autre? C’est pourquoi, quelques clarifications s’imposent d’emblée.
Par asymétrie (Gambier 2008: 333-346), nous entendons ici le type de lien qui unit une « grande » littérature/culture, i. e. au centre du canon international, source universelle de grands modèles, et une « petite » littérature/culture, i. e. relativement nouvelle, disposant d’une langue avec relativement peu de locuteurs et peu présente au niveau mondial (dans le texte ou en traduction).
Depuis longtemps, l’une des langues les plus enseignées et traduites dans l’espace culturel roumain, le français y a certainement une position privilégiée. La sonorité de cette langue, la culture dont elle est issue et dont elle est porteuse, les valeurs spécifiques qu’elle véhicule sont familières au public, même non-spécialiste. En outre, la littérature française (et, en l’occurrence, les auteurs de contes traduits en roumain) jouit d’un prestige mondial qui fait qu’elle constitue depuis longtemps une partie importante du patrimoine universel et une source d’inspiration pour nombre d’écrivains roumains.
Le roumain, par contre, fait plutôt figure de langue mineure, voire exotique, en France. La conséquence immédiate en est une connaissance moindre de la culture qu’il représente et le statut inévitablement marginal de ses biens culturels. Étant donné le statut de leur langue dans le monde, les auteurs roumains n’arrivent que peu ou pas du tout à se faire connaitre dans le texte et dépendent dans une très grande mesure des traductions pour atteindre un public autre que le public national. Or, les traductions du roumain en français sont le plus souvent le résultat d’un effort institutionnel de promotion et non celui d’une demande du public cible, car « peu connu » risque d’être synonyme de « peu commercial ».
L’écart est tel que nous avons pu mettre notre recherche sous le signe d’une asymétrie sur plusieurs paliers: au niveau des relations culturelles, littéraires en particulier, des spécificités du genre, des approches éditoriales et, enfin, du type et de la portée des stratégies de traduction.
C’est une situation qui, comme déjà prouvé maintes fois, n’est pas sans influence sur les manières de traduire, parce que la traduction est un fait de société, avec des implications institutionnelles, le résultat du travail d’une personne forcément subjective, avec tous les aléas que cela suppose, et, enfin, un texte et un livre qui visent des catégories de lecteurs plus ou moins bien définis, mais qui ont certainement en commun de ne pas conaitre la langue de l’original et de recourir à un « miroir » (parfois déformant) tendu à la culture source.
Au-delà de ces constats généraux, qui sont au cœur de notre questionnement, nous nous proposons de voir comment ces aspects se concrétisent dans les choix traductifs et éditoriaux. La diversité des situations possibles oblige à limiter notre étude à un seul genre littéraire, à un seul couple de langues et, par la force des choses, à un intervalle d’un peu plus de cent ans (1894-2009). De plus, pour éviter des analyses trop dispersées, nous articulons notre recherche autour de la présence de l’Étranger, de l’étrangéité, dans le texte traduit.
La question centrale se décline donc ainsi: comment se manifeste l’asymétrie des rapports entre deux cultures – tour à tour source et cible – au niveau de la production et de l’encadrement des traductions de contes et à celui du traitement des désignateurs culturels et des éléments stylistiques en traduction?